L’alternance du jour et de la nuit est l’un des phénomènes naturels les plus communs qui soit, de ceux que tout un chacun a déjà expérimenté. La nuit est un phénomène banal, mais la connaissons-nous vraiment ? Sommes-nous véritablement conscients des enjeux derrière cette obscurité quotidienne ? Nous vous invitons à le découvrir à travers notre nouveau escape game Le Secret de la Nuit.

Mystérieuse, la nuit intrigue, parfois elle effraie, elle inquiète. Depuis très longtemps, on a cherché à la faire reculer à grand coup de lampes, de torches, de bougies. Au cours du XXè siècle, l’électrification généralisée du territoire l’a encore plus repoussée. D’ailleurs, pendant des décennies, avoir des lampadaires dans son village était souvent synonyme de lien à la civilisation.

Pourtant, la nuit est un milieu naturel à part entière, avec ses caractéristiques propres et sa richesse.

En matière de médiation astro, expliquer la nuit, la démystifier, la dédramatiser est un discours élémentaire. On aime particulièrement le faire lors de séances de planétarium, ou pendant une veillée en plein air. Mais, il y a de nombreuses autres façons de le faire.

Si vous suivez régulièrement nos aventures, vous le savez certainement, à Instant Science, on est fanas d’escape games ! On aime y jouer, mais aussi en créer. Que ce soit sur le thème des satellites, de l’intelligence artificielle, de la démarche scientifique ou encore sur les usages de l’eau, nous avons plus d’une énigme à notre arc !

Le jour s’est levé (sur une étrange idée ?)

De la nuit à l’escape game, il n’y a qu’un pas.

Vous l’avez sans doute compris, aujourd’hui nous sommes fiers de vous présenter notre nouvelle création Le Secret de la Nuit, une escape box sur le thème de la nuit !

Baissez la lumière, activez votre playlist « bruits d’animaux », allongez-vous confortablement dans l’herbe ou dans votre transat, on vous partage Le Secret de la Nuit et sa conception.

Hello, le Soleil brille brille brille !

Allons-y gaiement ! Avant de se lancer dans l’aventure, il faut quand même y voir clair, savoir où on va, et comment on y va.

Il est donc nécessaire de mettre au grand jour les questions qui vont orienter notre mission : quel sera le format de notre escape game, et quel sera son cahier des charges ?

Cette fois, le développement de notre box n’a pas été conduit en collaboration avec un commanditaire. Ce projet est purement interne, et destiné à être déployé, dans un premier temps, sur nos activités estivales en lien avec le monde de la nuit :

De cet objectif, ont découlé plusieurs éléments structurants dans notre cahier des charges :

  • Des parties jouables à partir de 8 ans, que ce soit avec des équipes familiales ou avec des groupes d’enfants, en centre de loisirs ou dans le cadre scolaire ;
  • Des parties un peu plus courtes que d’habitude, 45 minutes de jeu effectif, pour s’adapter à un public jeune.

L’escape box, un modèle validé et approuvé

Nous vous avions déjà présenté notre précédente création Recherche sous tension, et les enjeux qui l’accompagnaient, à savoir réinventer l’escape game pédagogique pour répondre aux contraintes que nous rencontrons souvent dans le cadre des escape games en itinérance. L’idée était de concevoir un dispositif :

  • Facilement déployable, quel que soit le lieu ;
  • Qui puisse être mis en œuvre pour un effectif assez important (une classe entière) ;
  • Peu encombrant et facilement transportable ;
  • Dont la réinstallation, entre chaque partie, puisse se faire assez rapidement ;
  • Assez simple dans sa conception pour ne pas nécessiter une maintenance trop compliquée.

Ainsi, avec Recherche sous tension, nous avons trouvé notre modèle : l’escape box version Instant Science. C’est donc en reprenant ce format que nous allons développer Le Secret de la Nuit.

A hard day’s night

Définir les objectifs pédagogiques

Une fois qu’on a le contenant, creusons le contenu !

On ne part jamais de zéro sur un projet comme ça. On a parfois quelques idées, des connaissances propres, et même d’autres projets qui peuvent venir l’alimenter. Ici, pour démarrer, nous nous sommes appuyés sur un socle déjà bien solide. Il s’agit de tout le travail déjà produit, par le passé, avec divers projets et opérations : Pyrénées la Nuit, Le Monde de la Nuit, Retiens la Nuit, l’exposition Autour de la nuit…

Avoir déjà travaillé sur le sujet, ça ne nuit pas (vous l’avez, hein ?)

En nous basant sur ces précédentes expériences, nous avions déjà une idée de ce que nous voulions transmettre : astronomie, biodiversité, réserve de ciel étoilé…

Mais, il faut aussi des idées neuves, venant pourquoi pas de personnes sans parti pris, et étrangère à la thématique envisagée.

Dans cette perspective, nous avons évidemment organisé, en début de projet, une séance de créativité avec une partie de l’équipe. L’objectif était de présenter le sujet et les projets précédents (pour donner déjà une illustration des premières orientations), et faire émerger tout ce qui pouvait l’être : amorces de scénarios, idées d’énigmes, d’outils, d’objets, de messages pédagogiques…).

A l’issue de cette première phase de réflexion, nous avions alors une belle réserve d’idées à exploiter. Mais aussi à trier !

Choisir un scénario

Choisir un scénario pour son escape box c’est :

  • Trouver un enjeu assez fort pour que les joueurs se sentent investis. Mais pas trop angoissant, ni trop élevé pour que de jeunes joueurs puissent aussi trouver quelque chose à leur « hauteur » ;
  • Justifier la durée de jeu par rapport à l’enjeu choisi : mais pourquoi n’avons-nous donc que 45 minutes pour trouver la solution ?
  • Intégrer la box elle-même dans le jeu : pourquoi cet objet en particulier devant nous sur la table ?
  • Trouver le scénario en lui-même, c’est à dire la narration, l’histoire en fil rouge quand on passe d’une énigme à une autre, sans oublier les personnages. Toute l’ambiance qui vient envelopper l’expérience de jeu.

Ainsi, le scénario s’articule à peu près suivant la logique suivante :

  • Présenter le problème de la pollution lumineuse, la qualité du ciel… ;
  • Aborder ce qui fait la nuit en astronomie, les constellations… ;
  • Informer de l’impact de la lumière artificielle sur les êtres vivants ;
  • Souligner les solutions qui existent pour protéger la nuit.

Imaginer les énigmes

Pour un escape game, c’est évidemment le gros du travail.

Chaque membre de l’équipe a pris en charge une des thématiques retenues, en essayant de trouver des énigmes efficaces, et de leur associer un message pédagogique pertinent.

Il a parfois fallu prolonger la phase de recherche et d’inspiration, en complément de ce qui avait été proposé lors de la séance créative.

Des points réguliers sont faits pour soumettre les propositions de chacun au reste de l’équipe et ainsi jauger de la faisabilité des énigmes proposées. On crée de l’émulation. Les idées des uns alimentant les idées des autres. C’est un processus « organique », difficile à décrire, et probablement à reproduire, les idées n’apparaissant pas sur demande, et parfois même quand on ne les attend pas.

Et les concevoir

Chacun essaie de concevoir des « bidouilles », de créer des supports et des prototypes d’énigme, de tester du matériel et des mécaniques. Cette partie de la conception est presque une phase de recherche et développement constante.

Au final, lorsqu’une énigme tient la route, on place son prototype dans un des compartiments de notre box pour construire, au fur et à mesure, notre première boite version Alpha.

Alors, je pourrais bien sûr vous présenter nos différentes énigmes. D’ailleurs, c’est peut-être le point qui attise votre curiosité si vous êtes vous-même amateurs d’escape game. Et bien, je ne divulguerai rien ! Ce serait en dévoiler un peu trop à ce stade.

A moins que vous ne commenciez tout de suite à jouer en trouvant le texte caché… ?

Si vous voulez avoir juste un aperçu, je dirai qu’on joue avec une boite à secrets qui abrite plusieurs univers. Malgré son format réduit, certaines choses sont bien cachées. On joue avec la lumière, et parfois contre les lumières. On part dans l’espace en orbite autour de la Terre, et dans la forêt, pour arriver en ville. On y croisera des bébêtes de toutes sortes. Il y aura des cadenas et des labyrinthes, des éléments qui bougent et qui tournent, des tiroirs et des clés, des objets qui attirent et d’autres qui repoussent…

Mais chut, j’en ai déjà dit bien assez ! Revenons à nos moutons…

En plus de concevoir les énigmes, il faut « ficeler » l’ensemble, c’est-à-dire construire le scénario qui articule le passage d’une énigme à l’autre, et donc d’un compartiment à l’autre.

Tout comme dans Recherche sous tension, ce lien se fait avec des cartes à retourner, à la manière d’un Unlock. Les cartes servent autant à dévoiler certains indices, qu’à assurer la narration, ou encore à délivrer les principaux messages pédagogiques.

Les lueurs du soir

Ou l’heure de faire les tests

Quand on crée un nouveau dispositif, c’est rare que tout fonctionne parfaitement du premier coup. C’est pour ça que les phases de test sont indispensables !

Aussi, une fois notre version Alpha à peu près au point, il a fallu la tester. Nous avons alors fait appel aux collègues, aux amis, à leurs familles parfois, pour tester tous les types de joueurs : adultes, ados, enfants, en famille, entre amis, amateurs d’escape game, ou complètement novices en la matière.

Ainsi, chaque test est scruté dans le détail. À quel moment une énigme est-elle résolue ? Y a-t-il des choses que les joueurs n’ont pas vues ? Ou au contraire une énigme a-t-elle été trop facile à résoudre ?

Et à la fin, qu’en ont pensé les joueurs ? Se sont-ils amusés ? Qu’ont-ils retenu ?

C’est le premier baptême du feu pour le jeu.

Un pas en arrière pour deux pas en avant !

Les tests, c’est fait pour mettre en évidence les points qui bloquent :

  • Les indices qu’on pensait super évidents, et que personne ne voit ;
  • Les énigmes trop compliquées ;
  • Celles où les phases de jeu sont trop longues ;
  • Ou encore qui ne marchent finalement pas aussi bien qu’on le pensait ;
  • Les consignes de jeu qui ne sont pas assez claires ;
  • Les messages pédagogiques qui ne sont pas transmis comme on le voudrait.

Tout ça, on en a eu !

Alors, on revient en arrière en corrigeant ou supprimant ce qui doit l’être ! Parce qu’au final, il faut que les joueurs finissent par réussir non ? Un escape game pédagogique doit être plus facile qu’un simple escape game ludique, il ne faut pas oublier qu’on a un message à délivrer à la fin.

Quand la nuit tombe 

Au crépuscule de la conception 

Alors, tout ça aura pris du temps, des dates butoirs auront été bousculées, il aura fallu raccourcir, enlever certains messages pédagogiques non-essentiels (pour justement être sûrs de pouvoir délivrer les principaux), renoncer à des idées bancales, parfois de belles idées qui n’étaient tout simplement pas au point.

Mais on touche au but !

Nous avons validé la charte graphique, et les visuels finaux sont top !

Au moment où j’écris ces lignes, nous y sommes encore ! On passe de la version Alpha à la version Béta. La première box de la série est en cours de construction, avec les fonctionnalités finales. On espère fermement que cette version sera le modèle final.

Il nous reste encore pas mal de choses à faire pour finaliser l’objet :

  • Effectuer les dernières relectures, corriger les coquilles et les dernières petites fautes ;
  • Imprimer les derniers documents et objets 3D ;
  • Réaliser les dernières mises en peinture des maquettes, coller l’habillage sur la boite ;
  • Terminer les petites bidouilles, les petits bricolages qui feront tout le sel de notre box.

Ensuite, il restera la rédaction des documents pédagogiques, notamment la « bible » de référence pour le maître du jeu. Nous mettrons dans celui-ci tous les messages et toutes les informations utiles, tant sur le contenu pédagogique, que sur la mécanique de résolution des énigmes.

Car à terme, notre box prendra son envol, et pourra (devra !) être animée par des médiateurs qui n’ont pas participé à sa conception.

Dans la nuit noire

A suivre…

Notre objectif final n’est pas remis en cause : être en mesure de dévoiler le modèle jouable à la fin du mois de juin où nous le présenterons lors du Congrès international CAP24 ! Et nos premières parties sont programmées dès le début du mois de juillet au Tourmalet.

D’ailleurs, connaissez-vous l’histoire de cette jeune fille, revenue là où vivait son grand-père, dans l’espoir de retrouver un ciel nocturne magnifique pour…

La suite ? Il faudra la deviner par vous-même ! 😉

On a vraiment hâte de vous faire découvrir Le Secret de la Nuit.