
Les yeux au ciel… que peut-on observer en ce moment ?

Ça y est, le printemps est revenu ! Et avec lui, le retour annoncé des températures plus douces et propices aux escapades nocturnes, des ponts du mois de mai, mais aussi en perspective, l’arrivée progressive des constellations estivales. Chers passionnés d’astronomie, préparez vos télescopes et ouvrez grand les yeux !
De mi-avril à mi-juillet 2025, le ciel nocturne nous réserve une série de spectacles célestes à ne pas manquer. Si beaucoup d’événements auront lieu le matin et favoriseront les lève-tôt, les couche-tard devraient aussi y trouver leur compte.
Voici un aperçu des événements astronomiques majeurs à observer.
En avril : pluie d’étoiles filantes, rapprochement planétaire et Lune cendrée
- 22 avril : maximum des Lyrides
Les Lyrides, une pluie de météores modérée, atteindront leur pic d’activité dans la nuit du 22 au 23 avril. Avec des conditions météorologiques favorables et un ciel dégagé, vous pourrez observer jusqu’à 20 météores par heure. Pour une expérience optimale, en seconde partie de la nuit, éloignez-vous des lumières urbaines et dirigez votre regard vers la constellation de la Lyre (repérable avec son étoile principale Véga très brillante), d’où semblent provenir ces étoiles filantes.
La Lune, qui viendra de dépasser son dernier quartier, se lèvera un peu après 4h30 et pourra être un peu gênante pour l’observation.
Rapprochement planétaire du 25 avril
- 25 avril : rapprochement planétaire à l’aube
Pour les lève-tôt, la Lune, en dernier croissant, sera proche de Vénus. La “planète du Berger”, juste au-dessus de notre satellite, sera elle aussi en croissant. Une paire de jumelles, ou un petit instrument, vous permettra alors de découvrir les phases de Vénus.
Saturne, beaucoup moins brillante, sera encore plus proche, juste à droite de la Lune. Mercure, quant à elle, sera également dans les parages, mais plus loin, vers l’est. Encore moins brillante, elle sera certainement très difficilement observable.
- 30 avril : la Lune de retour dans le ciel du soir
La Nouvelle Lune aura lieu le 27 avril. Un fin croissant de Lune sera donc observable dès les jours suivants. C’est le moment idéal pour observer la lumière cendrée, voire commencer un marathon d’observation de la Lune en suivant notre petit guide.
Mais, le 30 avril en particulier, le croissant de Lune sera non loin de la planète Jupiter, point très brillant un peu en bas à droite de notre satellite. Les deux astres seront alors dans la constellation du Taureau.
Ce sera une des dernières occasions de repérer facilement la plus grosse des planètes du Système solaire grâce à la présence de la Lune. En effet, Jupiter ne sera bientôt plus observable dans le ciel de printemps.
Équinoxe d'automne sur Saturne
En mai : Saturne, la Lune et Vénus offrent de belles observations
- 6 mai : équinoxe d’automne sur Saturne
Le 6 mai marquera l’équinoxe d’automne sur Saturne, un phénomène durant lequel le Soleil passe directement au-dessus de l’équateur de la planète. Ce moment sera particulièrement intéressant car il offrira une vue presque de profil des anneaux de Saturne depuis la Terre, les rendant quasi invisibles.
Ce phénomène a lieu tous les 15 ans environ. Bien qu’il soit subtil, il constitue une occasion unique d’observer Saturne sous un angle différent. Par la suite, les anneaux de Saturne se “rouvriront” progressivement jusqu’en 2032 environ, période où ils se présenteront à nouveau dans toute leur majesté.
Pour observer Saturne ce printemps, il faut la chercher dans le ciel du matin, à l’est, où elle redevient petit à petit observable. Elle se trouve proche de la constellation des Poissons.
- 24 mail : conjonction Lune Vénus
Le matin, à l’aube, on retrouvera à nouveau, vers l’est, un fin croissant de Lune à proximité de la planète Vénus. Au travers d’un instrument, cette dernière prendra la forme d’un quartier.
Conjonction Jupiter-Mercure
En juin : rendez-vous avec Mercure, Jupiter et… l’été !
- 8 juin : Mercure observable dans le ciel du soir avec Jupiter
Les planètes Mercure et Jupiter seront en conjonction, le soir, dans les lueurs du crépuscule, en direction de l’ouest. Il ne faudra pas trop tarder, car les deux planètes seront proches du Soleil, et elles se coucheront assez rapidement après lui. Cherchez-les si vous avez un horizon ouest bien dégagé.
Ce rapprochement est principalement à observer à l’œil nu. Les deux planètes étant plongées dans les lumières du crépuscule, elles n’offriront pas de beaux détails aux instruments.
Jupiter se couchera de plus en plus tôt les jours suivants, marquant la fin de sa visibilité le soir, tandis que Mercure tendra au contraire à s’éloigner du Soleil, et restera de plus en plus tard dans le ciel, jusqu’à début juillet. Mercure offrira alors de meilleures conditions pour l’observer aux jumelles, ou au télescope dans un ciel plus sombre. Mais elle sera toujours basse à l’horizon ouest.
Profitez-en, cette planète n’est pas souvent observable au cours de l’année !
- 21 juin : solstice d’été
Le 21 juin à 4h42 (heure locale), nous célébrerons le solstice d’été, marquant le jour le plus long de l’année dans l’hémisphère nord. C’est également le début officiel de l’été. Profitez de cette période pour des observations nocturnes prolongées, les températures étant généralement plus clémentes.
En juillet : la Terre s’éloigne du Soleil alors que la Lune et Saturne se rapprochent
- 3 juillet : aphélie de la Terre
Le 3 juillet, la Terre atteindra son aphélie, c’est-à-dire le point de son orbite le plus éloigné du Soleil, à environ 152 millions de kilomètres. Bien que ce phénomène n’ait pas d’impact visible immédiat, il est intéressant de noter que, paradoxalement, c’est en été (pour l’hémisphère nord) que la Terre est la plus éloignée du Soleil.
Conjonction Lune-Saturne
- 16 juillet : conjonction Lune-Saturne
Dans la nuit du 15 au 16 juillet, la Lune gibbeuse décroissante passera à proximité de Saturne. Ce rapprochement apparent sera visible à l’œil nu. Saturne apparaîtra comme une étoile brillante près de la Lune, plus précisément à l’est de celle-ci.
Une nova à surveiller dans la Couronne Boréale
Un événement astronomique exceptionnel pourrait survenir d’ici l’été 2025 : l’apparition d’une nova dans la constellation de la Couronne Boréale. Ce phénomène résulte d’une explosion thermonucléaire à la surface d’une naine blanche dans un système binaire. Lorsque la naine blanche accumule suffisamment de matière provenant de son étoile compagne, la pression et la température deviennent si élevées qu’une réaction de fusion soudaine se déclenche, libérant une immense quantité d’énergie. L’étoile, habituellement invisible à l’œil nu, peut alors briller temporairement avec une intensité équivalente à celle des étoiles les plus lumineuses du ciel.
L’étoile candidate pour cet événement, T Coronae Borealis (ou « Blaze Star »), est une nova récurrente dont les explosions se produisent environ tous les 80 ans. Sa dernière éruption remontant à 1946, les astronomes estimaient qu’elle pourrait devenir visible à nouveau en 2024 ou 2025. Le phénomène n’a pas encore eu lieu à ce jour !
Si, ou plutôt quand, l’explosion aura lieu, la nova sera visible à l’œil nu pendant plusieurs jours, voire quelques semaines, avant de s’estomper progressivement. Cette rare opportunité d’observer une explosion stellaire en temps réel constitue une excellente raison de lever les yeux vers la Couronne Boréale dans les mois à venir !
Au moment du phénomène, T Coronae Borealis (T CrB) devrait voir sa magnitude apparente passer de 10 (donc invisible à l’œil nu) à 2 environ, ce qui la rendra parfaitement visible à l’œil nu, même depuis une zone périurbaine. Cet éclat serait parfaitement comparable à celui de l’étoile Polaire.
Lors de son dernier sursaut en 1946, elle avait atteint la magnitude 2.0 en quelques heures, avant de s’éteindre progressivement sur quelques semaines.
Pour en profiter au maximum, n’oubliez pas de bien préparer vos observations : conditions météorologiques, lieux d’observation, équipements…
À très vite pour de nouveaux trésors célestes à découvrir… sans modération !