La science des super-héros, l’heure des restitutions
Depuis maintenant 3 ans, des groupes d’élèves œuvrent, en secret, pour sauver le monde ! Ainsi, chaque année, une promotion de super-héroïnes et héros sont imaginés dans ce but. Qui sont-elles.ils ? Comment sont-elles.ils imaginé.e.s ? Bienvenue au cœur de la fabrique à super-héros et héroïnes!
L’origine du projet
Aucune histoire ne débute avec la découverte de l’identité de l’héroïne ou du héros, alors commençons par l’origine du projet !
Dans le cadre de notre action Pop Cult’ qui mêle sciences et pop culture, financé par les fonds européen Feder et la Région Occitanie, grâce au Conseil départemental de la Haute-Garonne et à la Médiathèque départementale de Haute-Garonne, nous intervenons, chaque année, dans 5 classes de différents collèges. C’est donc pas moins de 360 élèves qui ont intégré l’agence Science Lab, une équipe de recrutement fictive. Sa mission, dénicher des super- héroïnes et héros pour sauver la Terre de catastrophes environnementales !
Ainsi, en s’appuyant sur l’univers familier de la pop culture, des groupes d’élèves ont pour mission de créer des personnages inspirés de leurs connaissances scientifiques et techniques.
Vous pouvez retrouver notre précédent article qui reprend, en détails, le déroulé des séances.
Et maintenant levons le masque, et découvrons ce qui se cache derrière ces super-héroïnes et héros !
Des inspirations multiples pour des personnages uniques
Une fois la situation de départ présentée aux élèves, c’est déjà le moment de laisser libre court à leur imagination. Rapidement, les inspirations fusent et il faut régulièrement canaliser les idées pour ne pas trop déraper sur du hors-sujet. Le premier travail d’imagination demandé est de trouver un nom à leur équipe. C’est notre première connexion à leurs univers. On peut déjà voir se dessiner l’influence de la culture des comics et films adaptés, avec des noms de groupe comme « Les Gardiens de… », « Les Justiciers de… » ou encore « La Ligue des… ». On ressent aussi d’autres influences de la culture américaine et de la culture pub (CIA, FBI, Les Miel Cops).
Ces inspirations pop culture s’accentuent lors du choix des noms de personnages. Les élèves piochent dans la culture japonaise. L’influence des mangas et des jeux vidéo est bien visible : Inazuma, Sakura, Spike (Brawl Star).
Quant à l’apparence de leurs personnages, leurs idées vont plus loin. La représentation idéalisée du corps de la super-héroïne ou du super-héros est pratiquement toujours la base choisie. Pour autant, les élèves vont venir compléter ce corps « parfait » avec des attributs qui leur ressemblent… Ainsi, nous avons vu apparaitre des taches de rousseur, des lunettes, une peau noire, des yeux vairons, des cheveux crépus… À plusieurs reprises, des élèves ont évoqué leur volonté de représenter des héroïnes ou héros qui manquaient dans celles et ceux qui leur sont déjà donnés à voir. Consciemment ou non, ils font évoluer leurs standards de beauté et de perfection pour obtenir des personnages leur permettant de s’identifier.
C’est aussi bien souvent la nature qui est une source d’inspiration pour créer les personnages. Ainsi, nous avons pu découvrir un héros mi-homme mi-nuage, un homme-cactus ou encore une chimère mi-femme mi-pieuvre.
Et l’apport scientifique dans tout cela !
L’apport scientifique dans la création de leur personnage ne s’arrête pas qu’à leur aspect ! Rapidement, il est demandé aux élèves d’apporter une certaine rigueur et réalité scientifique à la construction des super-héroïnes et héros, notamment au niveau de leurs pouvoirs et costumes. Nous introduisons cela lors d’une séance dédiée à l’expérimentation scientifique et une intervention avec une chercheuse ou un chercheur venant présenter son travail.
Beaucoup d’élèves se prêtent au jeu et présentent des réalités techniques et scientifiques. On découvre alors des armures non-newtoniennes aussi souples que résistantes, un héros contrôlant une armée de bactéries mangeuses de plastique, ou encore une héroïne équipée d’une mini-usine de décontamination de l’eau fonctionnant à l’aide de son armure de panneaux solaires.
Les élèves doivent également imaginer l’histoire de leur personnage. Celle-ci doit permettre d’expliquer leurs motivations, intentions ou encore l’acquisition de leurs pouvoirs.
Grâce à un quiz sur l’origine des super-héroïnes et héros, les élèves imaginent alors un passé mêlant mythes et structure narrative de contes. Une enfance solitaire, un peuple disparu à cause de la montée des eaux, une terrible blessure devenant un atout, une manipulation en laboratoire… de véritables spin-off de Marvel naissent sous nos yeux.
Le rôle clé joué par l’équipe pédagogique
Dans chaque établissement, une équipe pédagogique s’est formée autour du projet. L’implication des enseignants s’illustre par l’accueil d’une séance sur leur heure de cours, jusqu’à mener un projet complémentaire pour enrichir le parcours que nous réalisons. Ainsi, chaque enseignant a pu ajouter une couleur aux créations des élèves.
Le parcours se termine par une dernière séance de restitution, sous forme de conférence de presse, lors de laquelle chaque équipe présente sa super-héroïne ou son super-héros. Sur cette base, nous invitons l’équipe pédagogique à s’emparer de cette restitution qui se fera à l’oral. Il leur appartient alors de l’enrichir en fonction de leurs attentes, leurs envies, des disciplines enseignées ou encore leur temps disponible pour le projet. À partir de ces différents paramètres, les enseignants ont joué le jeu et accompagné les élèves pour rendre le résultat unique !
Place aux restitutions
Lors des restitutions, nous avons eu la chance de découvrir plusieurs pièces de théâtre, mettant en scène des comités scientifiques de sélection de super-héroïnes et héros ou des conférences. D’autres classes ont choisi d’agrémenter leurs présentations de démonstrations d’expérimentations scientifiques en direct ou tournées au préalable. Avec la participation d’enseignants de disciplines artistiques, les propos des élèves ont été illustrés par des productions plastiques de toutes tailles et formes. Certains équipements des personnages ont même été réalisés en matériaux recyclables. Une professeure de musique a même réalisé avec les élèves des jingles pour accompagner l’arrivée des super-héroïnes et héros. L’immersion était à son maximum !
La dimension transversale du projet a atteint son paroxysme lors de la restitution. La base scientifique n’est qu’une part de l’aventure, qui s’enrichit de l’investissement de chaque discipline impliquée dans le projet. Et, pour les élèves, avoir l’occasion de rassembler en un seul moment le travail réalisé dans différents cours est une belle opportunité. En effet, ils dcomprennent comment il est possible de piocher dans ses différentes connaissances et compétences, pour les assembler dans un seul et même objectif.
L’évolution du comportement des élèves au fil du projet
Il est amusant et fascinant de constater, au fil des séances, à quel point le projet mobilise des compétences de travail d’équipe, d’écoute et de construction.
En effet, le projet peut se déployer en collège pour tous les niveaux. Toutefois, le travail, le rendu et les attentes seront naturellement différents.
Le travail en équipe est particulièrement difficile à amorcer mais se développe au cours des séances. Son évolution est facilitée, lors de chaque séance, en attribuant à chaque élève des rôles différents. Ainsi, pour chaque session de travail, les membres du groupe s’attribuent différentes tâches et responsabilités, en instaurant de la cohésion et de la transversalité.
Cela permet également de susciter de l’intérêt et augmente l’implication des élèves. Il n’est absolument pas rare que nous soyons surpris de l’implication de certains élèves sur les dernières séances de production et lors de la restitution. En effet, grâce à l’investissement demandé – bien souvent imposé par les professeurs qui exigent des rendus et des productions liés au projet entre les séances – certains élèves passent d’une posture passive et désintéressée sur les premières séances, à une posture active voire directive dans le groupe vers la fin du parcours. Soit pour défendre leurs idées et leur travail, soit pour se dépêcher d’avoir quelque chose de bien à présenter devant tout le monde à la fin du projet.
Qui sont ces super-héroïnes et héros ?
Après avoir décortiqué l’origine de leur créativité, ce qui la stimule et comment elle est accompagnée, il est temps de découvrir quelques exemples de super- héroïnes et héros qui vont sauver le monde !
Cumulo Nimbus possède un sac à dos muni d’un aspirateur à particules ainsi qu’une poche pour filtrer les particules et relâcher l’air pur. Il produit un portail spatio-temporel qui lui permet de déposer les particules là où elles ne feront plus de dégâts.
Laura, architecte en bâtiment éco-responsable le jour, est protectrice des abeilles la nuit. Elle œuvre de plusieurs manières pour rendre son monde meilleur !
Snake Woman a vu les habitants du village où elle vivait avec ses parents mourir de faim à cause de la contamination de l’eau et des poissons. C’est la colère de la perte de ses proches qui la motive à lutter contre cette catastrophe. L’amulette offerte par son grand-père lui permet de transformer sa peau en écaille de serpent pour se protéger de l’acidité des rivières.
Wayamdji est un scientifique Franco-Algérien de renom qui travaille sur des solutions pour faire disparaître le plastique. Alors qu’il avait réussi à créer une potion pour recycler le plastique, il s’en renverse sur la main. Le soir même, en voulant attraper une bouteille d’eau, sa main l’aspire. Hoover man est né !
L’histoire ne s’arrête pas là !
Certains personnages ont été exposés dans les établissements scolaires ou dans les médiathèques de quartier. De quoi faire vivre cette aventure un peu plus longtemps. Ou inspirer d’autres personnes à révéler leurs super-pouvoirs pour lutter contre les catastrophes environnementales…
Si, vous aussi, vous souhaitez embarquer pour l’univers de la pop culture, c’est possible ! Le projet évolue avec une version courte disponible sur le pass Culture. Pour obtenir de plus amples informations, contactez diffusion@instantscience.fr.