“Hors du labo” – Notre défi : réaliser un court-métrage sur l’alimentation
Depuis octobre dernier, Léna s’est lancée un nouveau défi : créer un court-métrage sur l’alimentation avec un groupe de lycéens…et tiens des lycéens font encore partie de l’affaire 😉 Retour sur la concrétisation de ce projet.
Petit rappel : dans l’épisode précédent…
« Désormais habituée à travailler avec des lycéens, me voilà lancée depuis peu dans un nouveau projet avec Élodie, soutenu par la DRAC Occitanie : « Hors du Labo ».
Au programme de ce projet : pas de blouse blanche, pas de censure, mais beaucoup d’imagination et de partage !
Nous allons travailler pendant 11 séances avec 24 élèves d’une classe de première technologique du Lycée Agricole (LEGTA) d’Auzeville. En collaboration avec une artiste auteure, Marie-Pierre Hauwelle, et une entreprise de production audiovisuelle, Anoki, nous accompagnerons les élèves sur toute la durée du projet. Notre objectif ? Les questionner autour d’une thématique scientifique et les initier aux techniques de réalisation audiovisuelle dans le but de créer un court-métrage pour le Festival ALIMENTERRE. »
Le teasing : OK !
Les préparatifs : OK !
La motivation : carrément OK ! … Alors c’est parti !
Première étape : les présentations !
Me voilà désormais lancée dans ce projet qui m’enchante et me ravit : travailler sur une thématique scientifique, à travers un court-métrage d’animation (domaine que je vais totalement découvrir) et en plus avec des lycéens ! Le projet est parfait.
Et voilà ce que je m’étais dit :
« Mon travail sera de les accompagner dans leurs démarches de réflexion à travers des ateliers de créativité, mais aussi de les conseiller sur certains choix, notamment dans la vulgarisation et la cohérence de leurs propos. Je souhaite vraiment orienter ces 11 séances de travail avec les élèves autour d’un format convivial où tous les acteurs de « Hors du Labo » se retrouvent pour discuter, échanger et débattre tout en œuvrant ensemble à la création d’un même projet. Loin des cours magistraux, ces ateliers devront permettre aux élèves de s’exprimer librement, tant d’un point de vue scientifique qu’artistique. »
Dès la première séance avec les élèves et toute l’équipe, j’ai voulu mettre toutes les chances de notre côté en présentant le projet avec dynamisme pour motiver les élèves et pour qu’ils puissent s’approprier le plus rapidement ce projet qui est aussi et surtout le leur.
Ce ne fut pas chose facile. Annoncer que nous allions avoir seulement 11 séances pour finaliser le projet et concevoir un court-métrage fini et abouti, ça leur a fait peur. Et à nous aussi. Mais hors de question de baisser les bras et de partir défaitistes, toute l’équipe s’est motivée pour porter ce projet jusqu’au bout et pour permettre aux élèves d’être fiers de leur travail !
Deuxième étape : quel sujet choisir ? On se lance dans le brainstorming !
On se lance dans le vif du sujet ! Dès la seconde séance, nous avons décidé de discuter avec les élèves de la thématique centrale du projet, à savoir : l’alimentation. Elle est directement liée au concours du festival AlimenTerre qui s’intitule cette année « nourrir la planète, aujourd’hui et demain ».
Il était donc important de soulever les problématiques et les enjeux de l’alimentation afin de pouvoir choisir une ligne directrice et un sujet précis qui sera traité dans le court-métrage. Pour se faire, quoi de mieux qu’un brainstorming avec les élèves ? Post-it, feutres et gommettes étaient au rendez-vous…
Mais comme tout atelier « de créativité », nous avons débuté avec le jeu du brise-glace pour inciter les élèves à travailler en équipe, à s’écouter et surtout à se décomplexer et à être créatifs.
Cette introduction avait comme objectif de leur présenter les règles d’un tel atelier où l’on recherche principalement à diverger, à associer un maximum d’idées et à rebondir sur celles des autres. Les seules limites : l’imagination.
Nous avons ensuite pu enchaîner sur le temps de brainstorming, toujours autour de notre thématique centrale, l’alimentation.
N.B : pour gagner un peu de temps sur la séance de 2h, nous avons fait le choix de créer trois catégories directement en lien avec l’alimentation (les ressources, les problèmes et les solutions) pour que les élèves puissent ordonner leurs idées dans chacune des colonnes.
Suite à cette séance dynamique et productive, trois thématiques sont ressorties et les élèves ont alors voté pour celle qui deviendrait le sujet de leur film : la viande.
Troisième étape : les aléas de la recherche documentaire…
Le sujet du court-métrage est donc fixé. Notre travail : rechercher des scientifiques travaillant dans le domaine de l’alimentation, et plus précisément autour des enjeux et problématiques de la viande, pour intervenir en classe. L’idée était que les élèves puissent discuter avec des professionnels, leur poser des questions et recueillir du contenu scientifique pour leur film.
Lors de la précédente séance, nous avions donc demandé aux élèves de préparer la venue des scientifiques en produisant une série de questions à leur poser. Ce travail de préparation sous-entendait également que l’ensemble de la classe fasse des recherches préalables pour se renseigner sur le sujet.
N.B : Malgré le fait d’avoir prévenu les élèves de l’enjeu et du peu de séances de travail en commun avec eux, je me suis rendu compte qu’il était difficile de les solliciter en dehors de ces séances de travail. Pour anticiper ce « problème », j’ai mis en place un dossier en ligne, permettant de partager avec tous les membres de l’équipe l’ensemble des documents et idées relatifs aux séances de travail. Mais malheureusement, bien que les élèves soient au cœur d’une génération « hyperconnectée », la majorité d’entre eux avaient de grosses difficultés à se connecter sur internet et à accéder à ces documents…
Ce sont deux doctorants qui sont intervenus ces jours-ci pour répondre aux questions des élèves et les aider dans leurs démarches de recherche. Pour les accompagner sur cet atelier, nous avons décidé dans un premier temps d’organiser de nouveau un « brainstorming », cette fois-ci autour de la thématique de la viande. L’objectif était de déterminer sous quels angles les élèves souhaitaient et allaient aborder ce sujet.
Cet atelier devait servir d’introduction : établir une liste de mots clés pour chaque thématique pour permettre aux élèves de cibler leurs recherches. Ils avaient donc un ensemble d’ouvrages (livres, journaux, revues, etc.) rapportés par les doctorants ainsi qu’internet pour effectuer leurs recherches documentaires.
N.B : c’est à ce moment-là, lors de cette séance, que nous avons perdu beaucoup de temps, car je me suis rendu compte que les élèves n’avaient pas de méthodologie de recherche et la plupart d’entre eux manquaient d’esprit critique quant aux informations relayées sur internet. Il a donc fallu consacrer du temps en plus pour leur expliquer comment et où recueillir des données : utiliser des mots clés, choisir des références scientifiques, renseigner les informations relatives à chaque source (site, titre, auteur, page, etc.), croiser les informations, etc.
Suite à cela, nous avons donc mis en place pour chaque groupe un tableau « contenu », qu’ils devaient tenir à jour sur plusieurs séances. Leur travail était de fournir des références scientifiques en lien avec leur thématique et de fournir un maximum de sources permettant de valider leur propos. Afin de pouvoir suivre l’avancée de leur travail, les doctorants, le Directeur de Recherche à l’unité de Toxicologie alimentaire de l’Inra et moi-même avons échangé avec les élèves, directement sur leur document partagé (sous forme de commentaires) pour les aiguiller et leur donner des conseils.
Quatrième étape : racontez-nous une histoire !
Puis, avec l’aide de Thierry Poser, leur encadrant sur ce projet, ils ont rédigé un scénario, trouvé des personnages, une intrigue à leur histoire, des rebondissements, etc. Tout se dessinait petit à petit et commençait à prendre forme…
… Il ne manquait plus qu’un élément essentiel pour donner vie à ce film d’animation : les dessins !
Cinquième étape : découpage, peinture et enregistrement des voix
Puis arriva la séance, ou plutôt les séances, travaux pratiques !
Au programme : création des personnages de l’histoire, découpage dans des journaux et magazines, collage peinture et surtout l’enregistrement des voix ! Les élèves se sont donc répartis par personnages et voix off puis ils ont travaillé avec un ingénieur du son et les membres de l’équipe pour peaufiner leurs rôles, les intonations, etc. Ces séances d’enregistrement leur ont permis de découvrir les dessous du monde de l’animation et surtout de bien rigoler !
Étape finale : silence, ça tourne !
Une fois tous les personnages, les décors et les voix rassemblés, il était temps de passer à la dernière étape de ce projet : le tournage.
L’organisation de cette étape finale commença de façon relativement compliquée, car nous devions trouver un lieu de tournage dans des délais restreints tout en respectant notre budget. Notre solution de secours fut de travailler à la petite Ménagerie de Tournefeuille où les élèves et l’équipe ont pu s’atteler au tournage du court-métrage.
Après de nombreuses heures de montage pour Marie-Pierre, je me suis attelée à la constitution du dossier de candidature pour le concours et nous avons pu terminer ce projet dans les temps impartis et l’envoyer au jury du prix AlimenTerre ! Ouf…
Et pour le mot de la fin, je dirais que ce fut une sacrée aventure, riche en rebondissements, en expérience et en rencontres, de celles qui me font apprécier chaque jour mon métier !
Prochaines dates à venir :
Vendredi 21 avril à 13h30 : vernissage du court-métrage au Lycée agricole d’Auzeville
Jeudi 18 mai : publication des résultats du festival AlimenTerre
Équipe projet :
Pour la réalisation : la classe de première STAV du Lycée agricole d’Auzeville
Pour l’encadrement pédagogique : Thierry Poser
Pour l’encadrement artistique : Marie-Pierre Hauwelle
Pour l’encadrement scientifique : Science Animation (Elodie Decarsin et moi-même), Laura Gervais, Jeffrey Carbillet, Fabrice Pierre
Pour la production : Anoki (Anaëlle Leray, Sabine Heitz et Alwa Deluze) et la Ménagerie de TournefeuilleAvec le soutien de la DRAC Occitanie