Classe de découvertes astro-volcan… carnet de voyage
Entre exploration, évasion et vie en communauté, immersion au cœur d’une classe de découvertes astro-volcan. Retour sur quatre jours uniques dans la vie d’un élève…
Jour 1 : les premières découvertes
Lundi 18 mars, 4h du matin, collège de Maurepas en région parisienne. Les portes du car se ferment et c’est parti destination l’Auvergne pour une classe de découvertes. Les jeunes envoient un dernier coucou à leurs parents, et c’est parti pour quelques heures de route. Cette classe de découvertes mêle deux thématiques, à première vue assez éloignées, mais au final très liées : l’astronomie et les volcans. Après tout, certains des plus grands télescopes ne sont-ils pas installés au sommet d’un ancien volcan à Hawaï ?
Six heures de route plus tard, le calme du centre du Domaine de Saint-Sauves est légèrement troublé par les cris d’un groupe de jeunes. Il faut bien se défouler un peu après un si long trajet !
Première étape du séjour, se répartir les chambres, par binôme, et s’installer tranquillement.
12h30 sonne, la découverte du centre continue, c’est l’heure du premier repas.
Un petit temps libre pour terminer de se défouler et il est temps d’attaquer avec la première animation du séjour.
Réalisation d’une carte du ciel mobile
Cet après-midi, ce sera révision sur les mouvements de la Terre, leur durée, et leurs impacts sur ce que l’on perçoit dans le ciel. La Terre tournant sur elle-même et autour du Soleil, les étoiles ne sont pas tout le temps à la même position. Les jeunes se lancent alors dans la réalisation de cartes du ciel mobiles. Elles permettent, une fois réglées à la bonne date et à la bonne heure d’observation, de repérer les étoiles visibles. L’occasion également d’apprendre quels types d’astres sont observables au télescope. S’en suit un petit quiz sur son utilisation pour s’entrainer avant la vraie mise en pratique, il faudra être capable de bien la manipuler dans la nuit !
La première activité de la semaine se termine. Les jeunes peuvent alors profiter de deux heures de temps libre avant le repas du soir.
Initiation à l’observation nocturne
21h, c’est l’heure de se retrouver, bien couverts (les nuits sont fraiches), pour faire la première session d’observation nocturne.
Activité du soir : tenter de repérer les étoiles à partir de la carte fabriquée dans l’après-midi. L’opération est un peu délicate à cause de la météo. Mais la présence de la Lune masque les étoiles les plus faibles permettant, paradoxalement, d’identifier plus facilement les astres les plus brillants.
Dans la nuit qui s’installe, un léger sifflement se fait entendre. Le télescope vise sa première cible, Jupiter. Les conditions d’observation ce soir-là ne sont pas optimales. La planète est basse dans le ciel et un léger voile nuageux la masque en partie. On distingue cependant facilement trois de ses quatre lunes principales (satellites naturels de Jupiter), dont Io, l’astre du système solaire présentant… le volcanisme le plus intense que l’on connaisse.
L’observation se poursuit, avant de viser l’astre le plus brillant du soir, la Lune, qui est entourée d’un joli halo lumineux. La cause ? Et bien tout simplement la présence de petits cristaux de glace dans les nuages.
Jour 2 : de l’exploration du ciel…
Après une bonne nuit de sommeil, nous attaquons le deuxième jour de cette classe de découvertes.
Le système solaire
Au programme de la matinée, un atelier sur le système solaire. On commence par une partie plus théorique. Ceci afin de voir ce que les élèves connaissent sur la thématique, et également de tordre le cou à certaines idées reçues. Une présentation des différentes planètes et autres corps du système solaire permet de se rendre compte que le volcanisme est loin d’être un phénomène uniquement terrestre. On découvre ainsi que le plus grand volcan autour de notre étoile, le Soleil, est par exemple… sur Mars !
Mais les échelles de distances entre les planètes ne sont pas facilement imaginables. Alors nous allons mettre en place une reconstitution du système solaire, où un mètre parcouru représentera vingt millions de kilomètres dans l’espace. Un long périple s’annonce… Dans cette configuration, le Soleil à la taille d’une balle de tennis, et notre planète celle d’une petite perle d’un millimètre, située à plus de sept mètres.
En parlant du soleil, il brille fort aujourd’hui ! Les conditions sont optimales pour l’observer, à l’aide d’un instrument spécialement conçu pour. Celui-ci nous permet de voir l’atmosphère du Soleil qui est très active en ce moment. De jolies protubérances s’élèvent sur le limbe de celui-ci le faisant apparaître comme une petite boule orangée et mal coiffée. Petite boule, mais qui, en réalité, mesure près d’un million et demi de kilomètres.
Réalisation d’un cadran solaire
Place à l’après-midi, avec au programme, bricolage. Les jeunes vont réaliser un cadran solaire équatorial, afin de se repérer dans le temps. Ce qui permet de revoir également certaines notions de géométrie, avec des calculs d’angles. Son utilisation se révèle un peu difficile aujourd’hui. En effet, l’équinoxe est tout proche, et il est un peu délicat d’obtenir une ombre, mais cela ira mieux dans les jours à venir.
Le ciel est radieux, ce qui présage une bonne observation pour la nuit…
Un nouveau ciel… pour une nouvelle observation
… et elle le sera. Pas un nuage dans le ciel, et même si la Lune éclaire encore plus que la veille, de nombreuses étoiles sont visibles. On commence par un tour des constellations à l’œil nu. Parfait pour dessiner la Grande Ourse en entier et bien apprécier sa taille dans le ciel. Puis les élèves s’essaient à trouver l’étoile polaire, Orion… Et maintenant, place à l’observation aux instruments, avec la star du moment (mais difficilement observable), la comète Pons-Brook. Grâce au télescope, on devine une petite tâche floue, plus lumineuse au centre, mais pas de queue observable. Prochain passage dans… 71 ans. Les élèves devraient avoir le temps d’en voir d’autres plus spectaculaires d’ici là (espérons !).
Les autres observations s’enchainent : Jupiter, avec ses quatre satellites visibles ce soir-là, les Pléiades, la nébuleuse d’Orion, et enfin… la Lune. Ses reliefs ont bien changé depuis la veille, ce qui rend la vue très différente. C’est aussi ça qui fait la magie de l’observation, on ne se lasse jamais, avec le ciel, chaque soir est différent !
Maintenant il est l’heure de bien se reposer car demain sera une longue journée, beaucoup plus physique.
Jour 3 : … à la connaissance de la Terre
Le mercredi est consacré à la visite des volcans d’Auvergne, et l’ascension de deux d’entre eux : le Puy de la Vache, et le Puy de Vichatel. Deux guides du Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne nous accompagnent pour la journée. Leurs explications permettent de bien comprendre les phénomènes qui se sont déroulés ici, dans un passé pas si lointain, seulement quelques milliers d’années pour les derniers volcans. Arrivés au sommet, nous sommes récompensés par une vue imprenable sur la région. Au nord, le Puy de Dôme, le plus haut des quatre-vingts volcans de la chaîne, qui s’étend sur environ trente kilomètres vers notre nord. De l’autre côté, une montagne enneigée : les Monts Dore, d’anciens stratovolcans beaucoup plus âgés.
De belles découvertes en chemin
Sur notre chemin, nous croisons une belle fourmilière. C’est l’occasion pour notre guide de nous parler un peu de ces insectes, et notamment de nous montrer, ou plutôt de nous faire sentir, leur mode de défense. En effet, grâce à des phéromones présentes à la surface de leur corps, elles évitent ou attaquent les individus en émettant une odeur différente. D’autres rencontres (moins odorantes) ponctuent l’ascension du Puy de Vichatel. Il s’agit notamment de mésanges et d’un bousier, insecte de la sous-famille des scarabées. Le moment parfait pour aborder la biodiversité. Et aussi faire le lien avec les menaces qui pèsent sur elle la nuit en raison de la pollution lumineuse.
Un quiz en guise d’observation
La journée a été sportive, onze kilomètres de marche avec surtout pas mal de dénivelés. La météo s’est couverte, il n’y aura pas d’observation ce soir. À la place, un petit quiz sur l’espace en général, mais pas que… Une façon ludique de voir ce que nos jeunes esprits ont retenu, et d’aborder de nouvelles notions, au-delà de celles du programme.
Jour 4 et dernier jour de la classe de découvertes : destination… l’espace !
Le jeudi, dernier jour au centre, va être consacré à une partie plus tournée vers l’astronautique. Nous allons parler fusée le matin. Apprendre son fonctionnement, comprendre la mission qu’elle doit accomplir, voir des exemples réels, parler de l’histoire du vol spatial, et de la vie des astronautes dans l’espace.
Ces notions seront réutilisées l’après-midi, puisque les élèves vont chacun construire et lancer une fusée. Mais, pas de flammes ici, les nôtres sont des engins pneumatiques, réalisés à partir de bouteilles d’eau gazeuse et propulsés grâce à la pression de l’air et de l’eau. Le groupe étant réparti en deux classes, nous lançons deux fusées à chaque fois, obtenant ainsi de beaux vols synchronisés. Rapport de mission : une vraie réussite ! 49 fusées ont décollé atteignant plusieurs dizaines de mètres à chaque vol.
La dernière veillée se fera en intérieur, la Lune étant trop présente pour permettre des observations. Nous allons réaliser un voyage virtuel à travers l’Univers, à l’aide d’un logiciel. Nous voilà donc embarqué à bord d’une fusée imaginaire, qui nous conduit en quelques minutes jusqu’à la Lune, puis bien plus loin. Nous passons Saturne, Neptune, Pluton, sortons de notre système solaire, puis de notre galaxie, pour nous retrouver au fin fond de l’Univers observable. L’opportunité pour les jeunes de poser toutes les questions qu’ils ont sur l’Univers, et notamment sur les fameux trous noirs.
Une dernière découverte… un volcan
C’était notre dernière intervention auprès des élèves, demain ils repartiront en région parisienne. Mais, avant ça, une dernière découverte les attends sur le chemin du retour. La visite du site de Lemptégy. Ils pourront descendre à l’intérieur d’un volcan, anciennement exploité comme mine par les humains, ce qui a permis de mettre à jour certaines formations internes. Après avoir côtoyé les cimes de l’Auvergne, à plus de mille mètres d’altitude, les voici sous le niveau de la mer, mais toujours sur un volcan !
En fin d’après-midi, la classe de découvertes s’achève et le car reprend la direction de Maurepas. La semaine se termine, les jeunes vont retrouver leur famille, raconter leur voyage… la tête pleine de souvenirs inoubliables et de nouvelles connaissances.