© Sébastien Lapeyrère
Comment bien préparer sa soirée d’observation ?
Ce soir vous avez envie d’évasion, de vous plonger dans la magie d’un ciel étoilé… Oui mais voilà, une veillée la tête dans les étoiles ça ne se fait pas au hasard… Quand sortir ? Que regarder ? Suivez-nous, partons ensemble préparer votre soirée d’observation !
La météo fait la pluie et le beau temps
Avant de préparer votre soirée d’observation, le premier élément le plus important à vérifier est.. la météo. Il a beau faire grand beau temps en journée, le ciel peut rapidement se couvrir, empêchant toute observation. Il est, en effet, illusoire de vouloir pratiquer l’astronomie avec ne serait-ce qu’un faible voile nuageux.
Pour cela, plusieurs sites web sont très utiles afin d’obtenir des prévisions relativement fiables. Météoblue et l’animation satellite Sat24 permettent ainsi d’avoir une bonne idée des passages nuageux en approche. Mais surtout, gardez à l’esprit que cela reste, comme son nom l’indique, des prévisions !
Lumière es-tu là ?
Autre point incontournable à prendre en compte, la présence ou non de pollution lumineuse.
La première chose à faire, et qui est commune à tous les observateurs aguerris, est de se munir d’un calendrier pour regarder la phase de la Lune. La semaine avant et après la nouvelle Lune est propice à l’observation du ciel profond. Mais passé ces phases, le ciel est trop clair pour permettre de belles observations, à l’exception de quelques astres que nous évoquerons un peu plus tard dans cet article… patience 😉.
Il faut aussi savoir composer avec la principale source de pollution lumineuse émanant de la lumière de nos villes.
Si vous observez depuis votre jardin, pas de miracle… sauf si votre commune éteint l’éclairage public. Il est alors intéressant de savoir à quelle heure a lieu cette extinction afin de pouvoir, dès lors, préparer son programme.
Pour les nomades, vous pouvez chercher une zone à la pollution lumineuse modérée en vous aidant des cartes de l’AVEX – Astronomie du Vexin. Pensez à coupler cette recherche avec une vue satellite via Street View. Tout simplement parce que, selon la saison ou la météo des jours précédents, certains spots peuvent être impraticables.
Prévoyez aussi un plan de secours pour ne pas rentrer « bredouille ». Rien de plus frustrant que de tourner en rond de nuit, dans la campagne, en espérant trouver un endroit où s’installer…
Enfin, toujours regarder l’heure du coucher du soleil. Il est plus simple d’installer le matériel pendant le crépuscule qu’en pleine nuit. N’hésitez pas à commencer dès le début du coucher du soleil, car une fois celui-ci passé, la luminosité baisse rapidement.
Depuis l’observatoire astronomique du Pic du Midi, vue avant / après l'extinction de l'éclairage public
Quels trésors le ciel aura à vous révéler ?
Une fois que vous avez déterminé quand sortir et où aller, il faut savoir quoi observer ! Pour cela, vous pouvez vous aider d’un logiciel de planétarium, le plus connu étant Stellarium. Il suffit d’indiquer sa position, la date et l’heure d’observation, afin d’obtenir une vue panoramique du ciel. Il ne vous reste plus qu’à chercher quels astres sont présents dans le ciel. Les plus connus et plus faciles à observer sont les objets de Messier, découverts au XVIIIème siècle, et notés de la lettre M suivie d’un numéro (M1, M13, M42…). Un télescope ou une paire de jumelles les révèlent aisément.
La présence de la Lune n’est pas toujours rédhibitoire, car notre astre est presque tout le temps intéressant à observer. Hormis les jours proches de la pleine Lune, où très peu de reliefs sont observables, tous les soirs offrent un nouveau spectacle. Vous pouvez largement passer une soirée entière sur la Lune, mais il faut vous fixer des objectifs : des petites formations à observer, des cratères à chercher… Pour cela, un guide de l’observation de la Lune est une aide précieuse. Un bon exercice peut aussi être de dessiner votre observation, même si le dessin astronomique est une discipline bien à part.
Autres astres observables malgré la phase lunaire, les planètes. Attention, même si elles sont présentes dans le ciel, elles ne sont pas forcément intéressantes à observer. Il vaut mieux privilégier les périodes proches de l’opposition (lorsque la distance entre la planète et la Terre est la plus petite), et lorsque la planète est haute dans le ciel car, à ce moment-là, celle-ci est moins soumise à la turbulence atmosphérique.
Enfin, les amas d’étoiles les plus brillants et les étoiles doubles sont aussi observables sous un ciel pollué.
Pour l’observation du ciel profond (nébuleuses, galaxies…), le choix des cibles est parfois compliqué. Il dépend en partie de l’instrument : un gros télescope permettra de mieux distinguer les objets faiblement lumineux. Chaque objet possède une luminosité, nommée magnitude, qui correspond à l’éclat global de l’astre. Attention donc, une grande nébuleuse peut sembler observable sur le papier, mais sa luminosité est tellement étalée qu’il peut être difficile, voire impossible, de l’observer.
Un autre point à prendre en compte est la taille apparente des objets. Certains sont brillants mais très compacts, et vous pouvez facilement passer dessus sans vous en rendre compte. Une des bonnes pratiques consiste à utiliser le simulateur d’oculaire du logiciel Stellarium afin d’avoir une idée de la dimension de chaque objet en fonction du grossissement. Visualiser par le biais d’une photo permet aussi de savoir ce qu’il y aura à voir et se révèle un appui précieux au moment de l’observation. Attention, rappelez-vous que l’observation se fera en noir et blanc.
Le simulateur d’oculaire du logiciel de planétarium Stellarium
L’incontournable check du matériel
Dernier point, et non négligeable, vérifier votre matériel.
Si vous possédez une monture motorisée, penser à charger votre batterie, ou à prendre un deuxième lot de piles pleines selon le système utilisé.
De manière générale, vérifiez tous vos équipements électriques : lampes rouges, chercheurs point rouge… Rien de pire que d’arriver sur le terrain et de se rendre compte qu’un des équipements ne fonctionne pas !
Vous voilà fin prêt, enfin presque… Place maintenant à la pratique et pour cela aussi nous vous livrons quelques conseils de médiateur pour observer au mieux le ciel et les étoiles.